Avec des si on referait le monde ...

Et vint le moment où j'appris ce qu'il ne fallait pas apprendre...

Frimeur. C'est vrai, il avait une belle allure de frimeur. Je l'avais remarqué, je l'avais même avoué. J'étais passée au dessus de cela, essayant de mieux le connaître. Il ne s'est pas tellement ouvert à moi, mais j'ai appris qu'il n'écoutait pas de la musique de frimeurs, qu'il avait des activités de gens normaux. Et puis...

Cette après-midi, petite visite chez une amie, qui travaille avec lui. On discute de tout et de rien, on vient à son boulot, et puis on s'arrête sur lui. "Je lui ai parlé de toi, blablabla", "il est gentil, blablabla", "mais c'est un frimeur, l'autre soir il me disait "j'ai eu le numéro de deux nanas aujourd'hui !", alors tu vois le genre...". Il fallait s'y attendre. J'ai le don d'être attirée par des frimeurs, des salauds. Il était presque parfait. Oui, je l'avais idéalisé, comme prévu, comme Gwen l'avait prévu surtout.

Je m'étais retournée vers lui, oubliant l'autre et sa lâcheté. Je m'étais dit que peut-être que j'avais une chance. Peut-être que je vivrais quelque chose de bien avec lui.

Il était charmant, charmeur, et j'étais charmée.

Il avait déjà une relation, mais très instable d'après ses amis. Quelqu'un à qui il ne tenait pas vraiment. On me disait "mais tente ta chance, fonce !". Mais j'avais besoin de temps, j'avais besoin de le connaître, d'être sûre de lui, sûre de moi. Je n'en ai pas eu le temps. Il est sec et injuste avec moi. Oui. Et c'en est un comme tant d'autres. Il est instable, incertain, inconstant. Et pourtant... Pourtant dès qu'il était près de moi, je devenais folle.

Alors voilà. Je n'ai même pas eu le temps de vivre quelque chose. Seulement des illusions infondées. Et je dois déjà tourner la page, si tôt... J'ai à peine eu le temps de sentir ses mains sur ma peau... Quelques chatouilles amicales... Quelques sourires échangés... Des paroles inutiles. Rien de plus.

C'est déjà fini, alors que rien n'a commencé. C'était un caprice. Mon caprice à moi. Je le voulais, oui. Désormais je change de direction. J'irai chercher ailleurs, dès demain. Certains m'attendent, mais c'est trop facile. J'aime les difficultés. Je ne choisis jamais quelqu'un de simple et accessible. Je veux arriver et tout casser, je veux qu'il n'y ait plus que moi. Je veux être l'unique.

Je vais à nouveau prendre soin de moi. J'en ai marre de me laisser déstabiliser, comme il l'a si bien fait. Un seul mot de sa part et je déprimais, et je tombais. Il a réussi à tout chambouler. J'ai été faible, très faible. Je lui en veux. Je vais continuer ce petit jeu avec lui, je le sais. Tant qu'il n'y aura pas une fin, décrétée de son côté ou du mien, je continuerai. Je l'aurai. Il le faut. Dès le premier jour, je me suis dit "je l'aurai", et je ne laisserai pas tomber. Je l'aurai et je ne serai pas plus heureuse. Je serai satisfaite.

Et le jour où une personne saura surgir dans ma vie et me faire totalement changer, alors ça sera probablement la bonne. Pour l'instant, volontairement ou pas, je mène la danse. Tout ce que j'ai voulu, je l'ai eu. Je ne me suis jamais préoccupée des conséquences. Ça a mal fini de nombreuses fois, mais j'ai réussi, j'ai atteint mon but. Et c'est tout le temps comme ça.

Tout est éphémère. Je suis éphémère. Je peux aimer un jour et haïr le lendemain, si personne ne daigne entretenir cet amour. Je me lasse vite, très vite. Chaque année, je change d'amis comme je change de classe. Il y a peu de personne avec qui je reste amie. Parce que si on m'oublie, j'ai tendance à oublier dix fois plus vite...

J'ai totalement dévié du but de mon article. J'ai écrit ce qui venait, mais bon dieu, comme je le déteste ! Il ne pouvait pas être différent ? C'était trop demander...

Hurlé par une folle : Maryn, le Dimanche 7 Novembre 2004, 20:12 dans la partie "Boîte à euphorie".

Reply