Avec des si on referait le monde ...

Was it only a dream ?

 Parfois je me dis que ma vie se joue de moi. Il y a des moments où elle se traîne par terre comme une loque et n'avance qu'en rampant. Et puis... d'autres fois elle se met à faire des bonds de géants.

Là, par exemple, en l'espace d'un week-end... Tout a été chamboulé, sans vraiment que je ne fasse quoi que ce soit. Enfin, je ne crois pas que c'était réellement volontaire de ma part.

J'ai laissé entrer un presque-intrus dans ma maison, donc dans ma vie. J'ai ouvert les portes. J'aurais très bien pu les laisser fermées, dire non, dire "je suis désolée, mais je ne peux pas, je ne veux pas". Mais il a su s'y prendre, apparemment. Je pourrais dire que je suis tombée dans un piège, comme on dit si souvent "tomber dans le piège de l'amour", mais je ne crois pas que ce soit un piège, au contraire. Pour l'instant, ça me parait même relativement bénéfique.

Sauf que ça fait deux matins que je me dis en me réveillant "Était-ce un rêve ?", le temps de reprendre mes esprits. Non, ça n'a pas l'air d'être un rêve... Je suis moi avec lui et c'est un exploit pour moi. J'ai tellement peur de faire un faux pas, que je reste bloquée sur des petits trucs de rien du tout. Et puis on en parle, et ça va mieux. Je me suis trop faite avoir dans le passé, alors je suis constamment sur mes gardes. J'ai besoin qu'on me dise chaque jour qu'on pense à moi, ou alors je me mets à penser qu'on m'a oubliée. Dur d'avoir confiance.

C'est peut-être tout ça qui m'a fait reculer au début. Qui a fait que j'ai été injuste et méchante même. Je lui ai dit de me laisser, j'ai inventé un gros bobard. Je voulais tout effacer, ne plus le voir, ne plus l'entendre, rester seule et tranquille, sans risques, sans incertitudes, tout bien tracé, tout à la perfection, tout calculé, sans la moindre hésitation, sans le moindre doute. Une vie préfabriquée où tout est écrit ligne par ligne à l'avance.

Mes parents n'ont pas eu le choix, ils ont dû l'accepter. Ils n'avaient même pas été prévenus à l'avance. De toute façon, même moi je ne savais pas que ça allait se passer aussi vite. Je m'attendais à laisser passer quelques semaines, peut-être même un mois. Et puis...

Un samedi soir, dans une voiture, j'allais partir, en lui faisant une bise, un classique. Puis ses lèvres ont approché les miennes, tout en douceur.

Un baiser doux et fragile passait par là, indochine en fond sonore chantait l'amour.

Baiser qui s'est prolongé, plusieurs quarts d'heures dans les baisers, dans les caresses, dans les regards, accompagnés de "je ne peux pas y croire, je dois rêver..."

Et le dimanche, dimanche dans ses bras, joli dimanche. Difficile de se quitter...

... oui, il me manque... un peu...

Hurlé par une folle : Maryn, le Lundi 7 Février 2005, 20:05 dans la partie "Boîte à euphorie".

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